26 mars 2012

Le courage de fuir


Alors que je mange mon enième bol de Chocapic et que je regarde pour la enième fois un épisode de Scrubs, je n'arrête pas de penser à la peur que j'ai que les choses changent et à combien cette pensée est égoïste. Je ne cesse de répéter que je veux quitter Paris, découvrir une autre ville mais je sais très bien que c'est parce que je suis effrayée à l'idée de voir les choses changer, les gens évoluer alors que j'aurais l'horrible sensation de faire du sur place.

Et à 01h50, heure nouvelle, alors que je tente déséspérement de ressentir mon postérieur qui est resté assis dans la même position sur l'affreux matelas bouloché qui me sert de lit d'amis, je pense à tout ces petits travers que j'ai, qui doivent faire la joie de nombre de mes amis: une furieuse tendance à me plaindre pour des choses futiles, une plombeuse tendance à  taire et enfouir mes sentiments pour les choses qui comptent vraiment, une fâcheuse tendance à me complaindre dans la déprime quand il n'y a pas lieu d'en avoir. Bref une tendance à être agaçante. 

Maintenant tout ce dont j'ai envie c'est de me faire la plus petite possible, me cacher dans un trou jusqu'à ce que tout soit clair, ou si ça ne l'ai jamais me cacher pendant 5 ans n'importe où ils ne me trouveront pas... Maintenant resterait à savoir quel endroit serait le plus stratégique pour une planque à long terme! 

APPLAUDISSONS MES FRERES, MES SOEURS LA COMPLAINTE DE L'ENFANT GATEE!

Je sais que j'ai assez de force en moi pour supporter les choses qu'il m'arrive, mais je sais aussi que c'est usant et pesant de devoir constamment le faire. Parfois j'aimerais juste, plutôt que de supporter la vie, que celle-ci me porte.

La voie de la grâce plutôt que celle de la nature (dixit le merveilleux Terrence Malick)


7 mars 2012



J'aimerais tellement comprendre pourquoi je me sens comme ça. Pourquoi je n'arrive pas à m'habituer au poids de la vie qui passe, comment se fait-il que les autres y arrive aussi bien, ou du moins comment font-ils pour le supporter sans en piper mot ? 

Peut-être c'est ce que les Gens appelent la sagesse et la maturité, moi j'appelle cela se voiler la face. Et c'est  toujours aussi dur d'admettre que les autres arrivent plus à le supporter que moi. Je me sens faible, fragile et je déteste qu'ils aient cette vision de moi, je déteste admettre cela, je suis fatiguée qu'on me considère comme une petite chose fragile à protéger, comme une petite fille. Comme si finalement accepter qu'on est faible ou le montrer était un signe d'immaturité. 
Je suis sûrement profondément stupide de croire qu'ils changeront d'avis sur moi, je devrais d'ailleurs n'accorder aucun crédit à leurs certitudes et leurs croyances. Mais malheureusement je dois m'adapter à eux car j'appartiens à leur monde, que je le veuille ou non. Même si j'ai foncièrement envie de tout envoyer valser, de foncer tête baissée ailleurs.

Peu importe où. Juste ailleurs.

Car je ne me sens pas appartenir à leur monde. Je ne me sens pas toujours ici et maintenant. Je sens seulement le temps qui coule le long de ma colonne vertébrale, attendant d'être dompté. Peu importe quels moyens m'en coûtent. L'ombre au dessus de ma tête se fait de plus en plus pesante, souvent le brouillard m'embrume. Seule la musique me donne enfin le répit de l'ailleurs, cet ailleurs que j'attend si souvent.